14 avril 2008

Vivons heureux = vivons cachés ?*

Petite note anecdotique d'un passé qui semble construit comme une mauvaise maquette. Je vois passer différentes choses et écrits sur le bout de la toile du renard, et plus le temps passe et plus je me demande pourquoi on créé des blogs, pourquoi on passe ses heures perdues sur des forums où on doit être poli et fermer sa gueule au moindre truc, et pourquoi le net existe... Je me suis laissée entrainer dans cette spirale depuis bientôt 5 ans (le premier post devait dater de juillet 2003 sur journalsecret.com). Des années à écrire sur des petits bouts de serveur, des passages de mes problèmes et de mes joies que j'ai "partagé" avec des millions de gens. Mais si ce n'était que ça... Je lis beaucoup aussi à défaut d'écrire trop souvent ici. J'en viens à me demander si ce n'est pas toutes ces personnes que j'ai connu grâce à cause du net que je n'ai aucune tune de côté pour me payer un voyage ou un bon restaurant voire un petit plaisir ? Un grand bien pour un petit mal. Depuis tout ce temps j'en ai vu des vertes et des pas murs, on m'a fait avaler des couleuvres bien plus que mon estomac ne pouvait en contenir. En bonne bloggeuse avertie, j'ai été plusieurs fois à des rencontres avec des humains qui n'étaient finalement que des pseudos derrière leurs écrans et qui se révélait dans la vraie vie des gens insipides sans attraits. Comme si le net avait fait d'eux des robots commandés par leur PC. Je les imaginais branché 24/24 devant leur PC ou portable connectés par des millions de câbles et tressautant sur leur siège à roulette à chaque bling bling de MSN qui leur annonçait l'arrivée de nouveaux amis qui partageraient leurs soirées en solitaire devant une cam. Il y a de cela peu, j'ai décidé (après 3 ans) de tirer un trait sur la grande famille Céleste. Je passe de temps à autre récupérer des informations ou profiter des ventes, prendre des nouvelles des résineux des autres. Je n'ai pas retiré tant de mal que ça de ce petit lieu devenu énorme, j'y ai rencontré des gens avec qui j'ai toujours des contacts et qui comme moi sont devenu(e)s abonnés-absents. D'ailleurs serais-je aujourd'hui avec Asella si je n'avais pas eu de BJD ? Il est toujours trop tard de le comprendre quand on est dedans jusqu'au cou (je parle pas de la merde, ça c'est une autre histoire). On se dit "hoo je passerais plus hein, fait ch*er !" puis on est dedans encore et encore. A se torturer devant des photos qu'on oserait même pas mettre dans l'album de famille parce que ce hobby même si on le crie haut et fort on le cache parce qu'on a peur qu'on nous prenne pour des débiles (ce qui est déjà fait en soit). Ça ne l'est pas plus, d'ailleurs, qu'un collectionneur de timbre ou un Tunner intensif qui préfère briquer sa bagnole que sa nana le week-end. Mais c'est comme ça... la différence passera toujours pour du bizarre, étrange, dégueu, berk... (et autres insanités). Parlons de ça d'ailleurs. De la façon dont les gens abordent notre "passion". Souvent ils préfèrent éviter d'en parler car il trouve ça glauque qu'un mec ou une nana de 30 piges passées préfère habiller une poupée qu'un enfant (à défaut de ne pouvoir en faire). Un gosse c'est chiant, ça pue et ça pleure, il faut le nourrir (c'est du second degré je serais la première à me larmoyer devant un bambin qui m'appellerait Maman, n'en déplaise à certain(e)s). D'ailleurs on en parlait hier soir suite à ce reportage sur ce couple fertile mais terrain accidenté, qui part au Canada pour récupérer les jumeaux qu'ils ont implantés dans le gros ventre d'une mère porteuse (mais c'est encore un autre sujet) et je trouve cela admirable de la part de cette jeune femme. On nous prend pour des asociales, des gens dénués de vie personnelle, qui passe leur temps à scruter le moindre site pour voir les nouveautés et s'escriment à joindre Chronopost pour savoir où se situe leur sacro-saint colis venant des pays asiatiques que la douane a dû encore bloquer. Certains assument d'autres pas. D'ailleurs sur les forums la question revient souvent "assumez-vous votre passion" "avez-vous honte de vos poupées" "êtes-vous suicidaire ?". Et que voit-on comme réponse ? de la connerie diverse. Certains assument mais cachent leur protégés à leur parents ou mec, d'autres n'assument pas mais proclament vivre uniquement pour ces petits trucs qui prennent la poussière. Pour ma part j'assume moyen, je connais des gens à qui je n'en parle pas car je sais qu'ils vont me prendre pour une attardée bonne à enfermer. D'autres le savent et respectent et veulent en savoir plus car ce sont des gens "ouverts" comme on dit. Pas borné à rester dans leur carcan de vie et ne pas dépasser la ligne sinon t'es foutu. Je suis fière de ce que j'ai pu acquérir pendant ces 3 dernières années mais quand je regarde tout ce petit monde s'entasser sur une étagère, ce petit monde qui nous prend de la place dans nos tiroirs et fait le vide dans nos comptes en banque, je me dis des fois que j'aimerais bien les mettre tous en vente et n'en garder que les plus importants (avec tout ce que j'ai pu dépenser je pourrais vivre dans la maison que j'ai toujours voulu avoir, il faudrait d'ailleurs que je fasse le décompte total de ce qui se trame sur l'étagère). Mais ils sont tous liés d'une manière ou d'une autre, que ce soit entre eux ou bien qu'ils aient un rapport avec des humains qui nous ont offert ou cédés. On a toujours le respect d'autrui dans ces circonstances, c'est comme si on jetait la bague de mariage ou la bague que M.-Le-Fiancé a acheté super cher pour nous surprendre ou nous émouvoir. C'est un peu pareil. C'est connu que l'humain est faible car attaché aux choses qu'il possède. Trop matérialiste ? sans doute mais avec des sentiments propres à chacun et bien trop con en fait. Amasser des choses pendant des années, je le fais aussi. Puis il est des jours où le ménage est de rigueur, c'est ainsi que la dernière fois lors de l'installation du meuble dans le salon, j'ai viré tous les trucs moches et inutiles qui avaient eu à une époque de la valeur sentimentale pour moi. Je me rend compte que ces objets ne me manquent pas car je ne les regardais pas. Pour les résineux c'est une autre histoire car on ne peut pas dire qu'on les laisse de côté et qu'on les ignore. Certain(e)s sont capables de ça pas moi. Je peux pas m'en passer, j'avoue que ça me fait flipper mais je ne me pose pas plus la question que ça. J'ai passé des périodes où je voulais tout virer, même jeter pour ne pas faire de profit mais il y a toujours quelque chose qui me rattache à eux. Désormais je me pose la question de savoir si je dois continuer ce hobby ou tout lâcher pour vivre dans une maison avec Chérie ? c'est sûre qu'avec les bénéfices des ventes qu'on aurait sur leur petites têtes blondes on aurait un gros pécule pour c'te baraque (qu'on aura jamais elle me l'a dit l'autre soir). Bien sûr un humain de constitution "normale" (dans la moyenne quoi) ne se préoccuperait pas de se poser la question, les BJD il en aurait pas mais il dépenserait son salaire dans de l'Hifi ou du Higtech en matière d'ordinateur super boosté ou bien encore dans sa voiture ? j'aimerais une fois savoir ce que serait ma vie si je n'avais jamais eu ces trucs... mais je ne peux pas me projeter mes neurones sont pas raccordés j'avais oublié ça. Gomen... Je serais sûrement plus productive au boulot car je ne passerais pas des heures devant ce blog ou sur d'autres blogs à chiper des trucs. Je serais certainement une mauvaise couturière car avant je ne savais pas coudre un bouton. Je ne serais pas malade à force de respirer le MSC et mes neurones fonctionneraient peut-être mieux. L'appartement serait bien vide parce qu'avec des meubles remplis de choses "utiles". Chérie serait de meilleur humeur et passerait plus de temps sur ses dessins et fanzines que sur du moulage et du maquillage. Chérie aurait plus de sous... et moi aussi tiens... Alors je reste dans cet appart, à essayer de joindre les deux bouts et essayer malgré tout de donner un sens à ma vie en parlant d'autres choses que "ça". D'ailleurs une fois j'étais tellement survoltée que j'ai lancé de but en blanc "à part les BJD on parle de quoi ? De rien !!!! F*ck !" * La résolution nouvelle... l'année est déjà pas mal commencé mais ça devrait se faire.

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