Je me rappelais à l'instant il y a de cela quelques années, 3 tout au plus. Je vivais à cette époque un passage très maussade avec mon ex. Nous vivions en couple dans un petit appartement et nous étions sur le point de nous séparer voire de nous entretuer. Pour calmer le jeu j'avais décidé de m'éloigner un peu de lui en allant passer quelques jours chez ma grand-mère. Je l'avais alors appelé et elle m'avait dit de venir, qu'elle était là. Je suis arrivée avec mon sac de voyage, quelques affaires prises en vrac et en arrivant je l'ai laissé dans le couloir. En tout et pour tout je suis restée 1 heure au moins. Elle m'a dit de rentrer chez moi et de pas rester ici. Finalement j'avais terminé chez une amie très loin de mon domicile. Je me souviens de ma grand-mère et de sa morale à deux balles qui me disait de retourner chez moi et de lui fiche la paix (si si c'était ses mots), la pauvre meuf que j'étais à l'époque est repartie dans le bus dans son logis... pour aller s'éclater chez sa copine. Je n'en retire pas de mauvais souvenirs de ce petit séjour "entre filles" je regrette juste que ma grand-mère ne m'ait pas comprise à l'époque... Sur le coup je m'étais sentie nulle et en tort, c'est vrai je n'aurais pas du quitter mon appart en le laissant dedans. Mais j'en retire quand même quelque chose de fort : si je n'étais pas partie quelques jours, on se serait quitté et je n'aurais pas souffert... Peut-être même que... enfin bon voilà. Aujourd'hui quand je repense à cet épisode je me demande ce que je ferais si cela m'arrivait de nouveau. Aurais-je la force de le quitter réellement ? Aurais-je eu le courage de le jeter à la porte et rester moi dans mon appartement ? Quand j'y songe, j'aurais eu trop de mal à lui parler, nous ne parlions jamais, jamais de conversations sérieuses. C'était trop lui demander à cet homme.
Je songeais également dans le bus à ce que serait ma vie si je n'étais pas avec Chérie, si j'étais avec quelqu'un d'autre fille ou garçon peu importe. Je me demandais si tout cela serait pareil, si je partagerais autant de trucs avec elle, autant d'envie de vivre... Je ne crois pas non. Elle est le fil qui me permet de me relever quand je suis prête à tomber, elle est la présence invisible derrière moi, elle est ce gros coeur qui me donne la force d'avancer et de ne pas me laisser faire... mais elle est aussi ce qui m'empêche de faire ce que je veux. Malgré le fait que je déserte depuis lundi soir l'appartement et que je me réfugie dans une boulimie d'achats fringuesques... je me sens étouffée. C'est con car on ne se voit que le matin et le soir et le week-end. La journée est en quelque sorte "à moi". Si malgré moi j'avais dit non ce jour-là, si j'avais pu lui refuser, je ne serais peut-être pas dans cet "état". Malgré moi... je me sens poussée vers elle, j'ai envie de finir mes jours avec elle, vieillir et ne pas voir grandir nos enfants que nous n'aurons pas eu. Par peur de celui qui saura nous faire confiance et nous "donner" cet enfant que j'ai envie. Cet enfant qui ne grandira jamais...
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